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TDPM : quand ton cycle prend le contrôle et comment le reprendre

Il s’agit d’un trouble réel, reconnu dans le DSM-5, le manuel de référence pour la santé mentale. Cela confirme qu’il ne s’agit pas d’un SPM classique, mais d’un trouble spécifique pouvant impacter profondément la vie quotidienne. Il touche environ 3 à 8 % des femmes en âge de procréer, transformant parfois jusqu’à 15 jours du mois en véritable défi.

Chaque mois, à quelques jours des règles, certaines femmes vivent un tsunami émotionnel et physique qui dépasse largement le “simple” syndrome prémenstruel. Anxiété, colère, déprime, fatigue écrasante, douleurs physiques, voire idées suicidaires… Et si ce n’était pas “juste dans ta tête” ?

Dans cet article, nous explorons la compréhension du TDPM, ses causes possibles, et comment la naturopathie et le shiatsu peuvent aider à retrouver ton équilibre émotionnel et physique, pendant ton cycle.

Qu’est-ce que le trouble dysphorique menstruel ?

Le TDPM est souvent considéré comme une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM) alors qu’il s’agit d’un trouble différent, caractérisé par des symptômes bien particuliers. Le seul véritable point commun entre les deux, c’est le moment où ils apparaissent dans le cycle. Les deux surviennent pendant la phase lutéale, c’est-à-dire entre l’ovulation et le début des règles, et disparaissent peu après le premier jour des menstruations.

Contrairement au SPM “classique”, les symptômes du TDPM sont intenses et invalidants, au point d’impacter la vie sociale, professionnelle et familiale.

Les symptômes les plus fréquents :

  • Sautes d’humeur, irritabilité, colère difficile à contrôler
  • Anxiété, tristesse profonde ou sentiment de désespoir
  • Fatigue extrême, troubles du sommeil
  • Difficultés de concentration, sensation de brouillard mental
  • Sensibilité émotionnelle accrue
  • Douleurs physiques (seins tendus, crampes, migraines, troubles digestifs)

Tu as peut-être déjà entendu :

« C’est normal, c’est hormonal. »

Non. Quand chaque mois devient un combat, quand ton bien-être est réduit à 15 jours par mois, ce n’est pas “juste hormonal” — c’est un signal que ton corps et ta santé mentale demandent de l’aide.

Les causes du TDPM : une hypersensibilité du corps et du cerveau aux variations hormonales

Les chercheurs s’accordent à dire que le TDPM ne vient pas d’un déséquilibre hormonal en soi, mais d’une hypersensibilité du cerveau aux variations hormonales naturelles du cycle.

Voici les principales pistes explorées par la recherche :

Hypersensibilité aux fluctuations hormonales

Les taux d’œstrogènes et de progestérone peuvent être “normaux”, mais certaines femmes réagissent de manière exacerbée à leurs variations.

Cette réaction influencerait directement les circuits de la sérotonine, neurotransmetteur clé de la régulation de l’humeur.

Quand la progestérone censée apaiser devient source d’anxiété

La progestérone est souvent présentée comme notre « anxiolytique naturel ». Elle favorise normalement la détente, le sommeil et le calme intérieur.
Mais chez certaines femmes, sa transformation en allopregnanolone, provoque l’effet inverse : anxiété, irritabilité, dépression.
Ce n’est pas un déséquilibre hormonal en soi, mais une hypersensibilité du système nerveux à cette molécule pourtant apaisante chez la plupart des femmes.

Prédispositions génétiques

Certaines femmes auraient une plus grande sensibilité génétique aux œstrogènes et à la progestérone, notamment via des variations des récepteurs hormonaux.

Stress, alimentation, mode de vie

Le stress chronique, le manque de sommeil, la surcharge mentale ou un déséquilibre du microbiote intestinal peuvent amplifier les symptômes du TDPM.

TDPM et TDAH : un lien encore peu exploré

Dans ma pratique, j’ai remarqué que les femmes présentant un TDAH semblent plus sujettes à développer un TDPM, plutôt qu’un SPM.

C’est ce constat qui m’a poussée à creuser la recherche scientifique sur ce lien. Les études récentes confirment qu’un risque accru de TDPM existe chez les femmes TDAH, comparé à la population générale.

Cela suggère que la neurodiversité, la sensibilité hormonale et l’humeur fluctuante peuvent se croiser, rendant un accompagnement ciblé combinant suivi médical, naturopathie et techniques corporelles comme le shiatsu particulièrement bénéfique.

Accompagnement global : corps, émotions et rythme féminin

Un accompagnement global, combinant naturopathie, shiatsu et rééquilibrage du mode de vie, peut réellement transformer la manière dont tu vis ton cycle et réduire les symptômes.

Cela ne se fait pas en une séance, des modifications en douceur prennent du temps et nécessitent aussi une adaptation au fur et à mesure.

En pratique, un suivi peut inclure :

  • Une évaluation personnalisée du cycle et des symptômes
  • Des séances de shiatsu spécifique
  • Un soutien naturopathique (alimentation, plantes, micronutriments, gestion du stress)
  • Des outils émotionnels pour accueillir les variations d’humeur sans culpabilité

La naturopathie : comment équilibrer la sérotonine et ton cycle naturellement

En naturopathie, l’objectif n’est pas de “faire taire” les symptômes, mais de comprendre ce que le corps exprime et de rétablir l’équilibre hormonal et émotionnel de manière naturelle.

Dans le cas du TDPM, la sérotonine semble jouer un rôle clé. Elle agit comme un stabilisateur de l’humeur, mais sa production peut être perturbée par les variations hormonales, le stress chronique ou les carences nutritionnelles.

Pour soutenir naturellement cette production, on agit sur plusieurs leviers :

  • Alimentation : en privilégiant les sources de tryptophane qui est le précurseur de la sérotonine
  • Santé intestinale : puisque plus de 90 % de la sérotonine est produite dans le microbiote, un intestin déséquilibré peut directement influencer ton moral
  • La gestion du stress et le sommeil : essentiels pour éviter l’épuisement du système nerveux et maintenir une production stable de sérotonine
  • Les plantes et micronutriments adaptés

En parallèle de cet accompagnement interne, le travail corporel joue un rôle essentiel pour apaiser le système nerveux et relâcher les tensions accumulées. C’est là que le shiatsu trouve toute sa place, en venant soutenir l’équilibre hormonal et émotionnel de façon concrète.

Le Shiatsu : un allié naturel pour apaiser le TDPM

Le shiatsu est une technique japonaise issue de la médecine traditionnelle chinoise. Par pressions des doigts sur des points d’acupuncture, il aide le corps à retrouver son énergie vitale, à relancer la circulation et à calmer le système nerveux.

Ses effets dans le TDPM :

  • Régulation du système nerveux autonome : diminution de la tension, de l’anxiété et de la fatigue nerveuse
  • Soutien du système hormonal via certains méridiens spécifiques
  • Amélioration de la digestion et du sommeil, souvent perturbés
  • Détente émotionnelle profonde, qui permet de se reconnecter à son corps au lieu de le subir

Retrouve ton équilibre, mois après mois

Non, tu n’es pas « trop sensible », ce n’est pas « dans ta tête » et ce n’est pas « normal ».

Le TDPM est un trouble réel et invalidant qui peut transformer jusqu’à 15 jours de ton mois en véritable enfer.

Avant tout, il est important d’échanger avec ton médecin ou ton gynécologue pour écarter d’autres causes possibles — thyroïde, dépression, ou déséquilibre hormonal.

Être accompagnée ensuite par des approches complémentaires comme la naturopathie et le shiatsu, c’est t’offrir la possibilité de comprendre ce qui se joue dans ton corps et d’agir concrètement pour aller mieux. Mon coaching « Ton Équilibre » propose un accompagnement pas à pas pour mieux comprendre ton fonctionnement. En combinant naturopathie et shiatsu, nous agissons concrètement sur ton bien-être physique et émotionnel, mois après mois.

Parce que comprendre, c’est déjà commencer à retrouver ton pouvoir. Et petit à petit, réapprendre à vivre ton cycle.

Références TDAH et TDPM

Agnew‑Blais J., et al. (2021). Increased risk of provisional premenstrual dysphoric disorder (PMDD) among females with attention‑deficit/hyperactivity disorder (ADHD): a cross‑sectional survey study. The British Journal of Psychiatry. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7617793/

Kooij S.J., et al. (2023). Comorbid Attention Deficit Hyperactivity Disorder in Women with PMDD. PubMed. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/38836765/